Objectifs

Ce séminaire technique, d’envergure nationale, s’adressait aux représentants, institutionnels, et gestionnaires impliqués dans la gestion de l’équilibre forêt-cervidés. Il visait à présenter :

  • un bilan de la démarche de concertation mise en œuvre depuis 2002 en Seine-Maritime, afin de mieux gérer l’équilibre forêt-cervidés,
  • les pistes actuelles pour améliorer la prise en compte des objectifs forestiers dans cette gestion (notamment les dégâts sylvicoles).

De larges temps de discussions étaient prévus afin de croiser les points de vue et d’échanger sur les pratiques d’autres départements ou régions.

Une initiative en lien avec le contexte

L’équilibre sylvo-cynégétique est une notion apparue dans la législation au début des années 2000 (Klein et al., 2008). Le Code de l’environnement, à son article L425-4, le définit comme le fait de rendre compatibles, d’une part, la présence durable d’une faune sauvage riche et variée et, d’autre part, la pérennité et la rentabilité économique des activités sylvicoles.

Depuis cette date, l’équilibre sylvo-cynégétique s’est imposé en gestion comme l’objectif à atteindre. Ceci a donné lieu à de nombreux débats, tensions et conflits. En effet, l’équilibre est au cœur d’un système multi-acteurs ; ces acteurs ont des profils et des préoccupations diverses : valorisation de la chasse, production de bois de qualité, production agricole avec un rendement ou une qualité satisfaisants, limitation des risques sanitaires, protection du patrimoine, valorisation du territoire… Dans ce système, les cervidés représentent un atout pour certains acteurs, pour l’exercice de la chasse, le tourisme, l’agrément qu’ils engendrent… Pour d’autres acteurs, ils constituent avant tout une contrainte du fait notamment des dégâts qu’ils causent ou de leur rôle dans la propagation de certaines maladies. Ceci se traduit par des intérêts pouvant être très divergents entre les acteurs concernés et par conséquent des visions différentes de ce que doit être l’équilibre sylvo-cynégétique.

Le système de gestion des populations de cervidés prend en compte ce contexte. Il est piloté par l’État après consultations des représentants des différentes catégories d’acteurs (forestiers, chasseurs, piégeurs, agriculteurs, écologues ou naturalistes…). Il s’appuie sur la concertation entre ces différents représentants dans le cadre de commissions, en particulier la Commission Départementale de la Chasse et de la Faune Sauvage (CDCFS).

En Seine-Maritime, cette concertation est renforcée : depuis 2002, les représentants des principaux acteurs de la gestion du grand gibier y ont formalisé un partenariat sur l’équilibre forêt-cervidés. Celui-ci organise la collecte d’informations sur le terrain à l’échelle du département et instaure différentes commissions pour l’analyse commune de ces informations.

Ce partenariat est néanmoins fragile. Le contexte économique contraint de plus en plus les différents partenaires, pour la collecte des données sur le terrain notamment. De plus, la politique forestière d’adaptation des forêts au changement climatique limite les marges de manœuvre des gestionnaires forestiers et leur tolérance pour les dégâts de cervidés. Enfin, une évolution législative récente en matière d’équilibre sylvo-cynégétique prévoit la mise en place d’un nouveau système de concertation renforcée entre forestiers et chasseurs. Elle impose aussi l’élaboration de plans d’action pour résorber les dégâts forestiers dans les zones les plus atteintes.

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