Des émissions fugitives de biogaz aux multiples enjeux
Certaines unités de méthanisation peuvent présenter des émissions fugitives de biogaz. Bien que ces fuites soient généralement à la marge, elles représentent plusieurs enjeux : économique avec des pertes de chiffres d’affaire, de sécurité pour les exploitants des unités, et environnemental en atténuant l’impact positif de la méthanisation sur le changement climatique.
Non visibles à l’œil nu, les émissions fugitives de biogaz sont détectables par différentes méthodes, la meilleure technologie disponible étant l’exploitation des images de caméras infrarouges spécifiques pour la détection de gaz.
Les travaux déjà réalisés montrent que les émissions fugitives de gaz peuvent potentiellement concerner différents types d’installations : anciennes, récentes, agricoles, industrielles, et peuvent être constantes ou intermittentes. Elles se retrouvent autour des soupapes, des câbles de brasseurs, des conduites et robinets de gaz.
Des modèles existants à améliorer
Peu de données sont disponibles quant aux taux d’émissions fugitives de biogaz des installations de méthanisation en France et en Europe. Un premier projet nommé TrackyLeaks, porté par Irstea (2014-2017), a permis de définir une méthode de quantification innovante des émissions fugitives de biogaz, et d’identifier leur impact sur les performances environnementales de la filière méthanisation. Pour en savoir plus sur TrackyLeaks, cliquez ici.
FELeaks s’appuie sur ce modèle de quantification et vise à en améliorer la rapidité et la robustesse.
Grâce à une collaboration étroite avec la société CH4Process spécialisée dans la détection des émissions par caméras infrarouges, l’applicabilité à grande échelle du modèle de quantification sera testée.
Des bénéfices opérationnels nombreux
L’objectif de FELeaks est d’arriver à analyser rapidement et de manière fiable les émissions fugitives potentielles des unités de méthanisation afin de permettre un diagnostic facilité des sites.
Le projet permettra à terme :
- De disposer d’une méthode et d’un outil de quantification des émissions fugitives de biogaz qui soient simples, rapides et validés scientifiquement ;
- D’évaluer leur impact environnemental et économique
- De faire progresser la connaissance pour déclencher si besoin des mesures correctives, améliorer la conception et le pilotage des unités de méthanisation, ainsi que la rentabilité et la sécurité des sites.
Les résultats définitifs de ce projet seront délivrés de manière formalisée en 2023.
Un projet ancré sur le terrain : vers une campagne de mesure
L’équipe projet va s’appuyer sur des sites d’études ou des expérimentations vont permettre d’affiner la méthode de quantification, d’identifier les points d’attention et de proposer des solutions techniques.
Sur la base d’une analyse des installations de méthanisation en France, une campagne terrain sera menée afin de déployer la méthode sur 15 sites types de méthanisation en France. Cette phase du projet mobilisera l’ensemble des partenaires du projet : AURA-EE et l’AILE pour le choix de la représentativité des sites, CH4Process et Inrae pour les mesures et la quantification sur le terrain.